vendredi 9 mai 2014

Whispers

Je cours, j'avance tête baissée, je fonce vers l'objectif (un peu trop, il semblerait) fou que je me suis fixé. Je me suis entourée d'un brouillard qui ne laisse pas la place aux remises en questions, à moins que ça ne soit une coque de glace que ni les critiques ni les interrogations répétées des gens qui m'entourent ne réussissent à fêler. Puis il suffit d'une fois. Une phrase qui s'infiltre dans l'ultime faille que je n'ai pas dissimulée et mes épaules se relâchent, mon dos se tend, mes yeux se brouillent et j'ai envie de tout lâcher. Je ne sais pas faire dans dans l'un peu, le modéré, alors c'est tout que j'ai envie de balancer, laisser se briser en mille morceaux et bien piétiner pour être sure de ne pas pouvoir recommencer. Tous ces projets dans lesquels je me donne entière, chaque parcelle de mon vrai-moi. Il semblerait que je ne sache pas aimer à moitié. Alors je choisis des amis-garde-fous qui me rattrapent quand je penche dangereusement. Et la plupart, savez vous, ils sont apparus un jour ici et ils habillent maintenant mon quotidien. C'est drôle, la vie. // J'ai lu récemment deux livres qui m'ont fait pleurer comme jamais auparavant - Nos étoiles contraires & Rien ne s'oppose à la nuit (quelques années de retard, je sais) et le cou trempé de larmes j'ai eu l'impression que l'ordre se faisait dans ma tête, que la mauvaise foi que j'employais depuis plusieurs années à me cacher l'évidence ne serait plus suffisante. // "La conscience que la mort pouvait surgir à n'importe quel moment [...] une faille ou plutôt une empreinte indélébile" (D. de Vigan) // Tictactictac, le compte à rebours a commencé, la vraie vie se dessine au loin, une dernière année indécise et c'est f-i-n-i. // "Certains infinis sont plus vastes que d'autres" (John Green) // ça va, vous ?